Pendant longtemps je n’ai juré que par les slims et les pantalons très ajustés (les tailles basses aussi, mais c’est une période de ma vie sur laquelle je ne veux pas revenir)(non non, j’insiste).
Et maintenant que je couds, j’en suis revenue en fait.
La réflexion
Sur le papier, le pantalon large a tout pour plaire : il est confortable parce qu’il ne te serre pas, il te protège du soleil sans te tenir chaud, il est à aération intégrée quoi. Le pied en été quand tu ne portes pas de jupe ou de robe et que tu ne veux pas avoir la peau collée à ton slim et transpirer de derrière les genoux (oui, ça nous est arrivé à tous).
Mais on va pas se mentir, le pantalon large est quand même rarement seyant quand comme moi tu cumules :
- la hauteur de 3 pommes,
- une jolie culotte de cheval,
- des cuisses bien en chair.
Du coup j’ai souvent lorgné de loin sur les pantalons larges, en me disant que ce n’était pas pour moi. Et puis je suis tombée sur ça sur le génialissimeblog de Heather :
Et là, révélation ! Parce qu’Heather, sans avoir exactement ma morphologie, elle est pas filiforme. Et ce pantalon, il lui va comme un gant. Du coup je me suis dit, avec le combo taille très haute et très marquée (bienvenue avec ma morphologie en sablier), la longueur mi-mollet, et l’aspect très minimaliste, peut-être que je le tiens, le cahier des charges du pantalon large qui pourrait m’aller !
Le Flint pants, de Megan Nielsen
Donc ce patron parfait, qu’est-ce que c’est ? C’est le Flint pants de Megan Nielsen. Un pantalon large, mi-mollet ou short, taille haute, avec un système de fermeture ingénieux dissimulé dans une poche. Il comporte des plis couchés à la taille, des pinces au dos et 2 versions de ceinture : nouée ou boutonnée.
Bon par contre, spoiler alert, il n’est disponible qu’en anglais. Ouais, je sais… Mais pour compenser, il est vraiment très facile à coudre : pas de zip, pas de braguette, la fermeture est vraiment bien pensée. Et si l’anglais c’est pas ton truc, y’a un sew along bien illustré qui existe. Et pour ne rien gâcher, le patron est dispo de 86 cm à 147 cm de tour de hanches, en pdf sur le site ou en pochette chez Metermeter si ton kiff c’est le papier.
Il est assez gourmand en tissu pour la version pantalon, quasiment 2m50 en fonction des tailles (mais on peut grappiller quelques cm si comme moi on fait partie de la team minipouce), mais rien de surprenant.
Moi j’ai trouvé que la principale “difficulté” (c’est un bien grand mot, hein) c’est d’identifier les modifications à faire pour le seyant. Et là je tiens à dire que le patron est très bien et les instructions très bien expliquées. Les altérations à faire ne sont dues qu’au fait que chacun a une morphologie unique et qu’on ne peut pas toujours tomber dans les clous des patrons. C’est la vie !
Y’a quand même un truc fondamental à noter : le patron te dit de cranter la fourche. Jamais tu fais ça, hein ! C’est un pantalon, la fourche subit pas mal de tensions, t’as pas envie de la fragiliser avec des crans. Mais hormis ça, RAS.
Ma version finale
Le matos
Pour ma version finale, j’ai utilisé un génialissime tissu Stragier, le tissu grain de poudre. Et là j’imagine ta tête dubitative : t’inquiète j’ai fait la même en tombant dessus sur la boutique. Mais il avait l’air beau et il était vachement soldé alors j’ai tenté. Et j’ai bien fait. C’est un mélange 50/50 polyester viscose, qui ne froisse quasiment pas, avec un tombé assez lourd et un beau drapé, et facile à coudre qui plus est.
Pour les boutons, j’ai utilisé des vieux boutons La Droguerie récupérés sur une ancienne veste. Et voilà !
La taille
Là j’ai gradé entre plusieurs tailles (l’histoire de ma vie quoi) :
- M à la taille
- XL aux hanches.
Les modifications
Donc j’ai craqué, j’ai acheté le patron PDF. Et puis pour un nécessaire de 2m50 de tissu, j’ai pas voulu me mouiller, j’ai fait une toile. J’avais une vieille robe Dita de Wear Lemonade que je ne mettais pas dans laquelle j’ai pu faire rentrer la version short. Et là j’ai constaté que j’allais devoir changer quelques détails…
Déjà, le devant était bien, mais les coutures côté étaient très tirées vers l’arrière (merci le popotin généreux) ce qui tirait aussi sur les poches. Ensuite, la fourche était un peu trop petite : comprendre par là que la couture milieu dos te rentre dans les fesses (on va pas tortiller, hein). Pour le reste : longueur du short un peu courte pour moi, et taille nickel, ceinture bien plaquée contre le ventre et pas de bec au dos.
Ni une, ni deux, j’ai fait quelques petites modifications et j’ai tenté. Pas directement sur mon tissu final : j’avais acheté 2 coupons, mon tissu rose magnifique et un tissu coton un peu léger imitation lin pas cher pour valider mes modifications.
Disclaimer : en cherchant comment corriger les petits défauts de seyant, je suis tombé sur ce blog. Franchement, une mine d’or pour trouver quel problème correspond à quel ajustement.
Fourche
Cet ajustement n’est pas très difficile à identifier, et pas trop difficile à modifier. La couture milieu dos me rentre dans les 🍑 équivaut à dire que la courbure de la fourche dos n’est pas assez creusée. J’ai donc creusé la courbure de 1 cm.
Full seat adjustment
C’est là que ça se corse. Pas que ce soit compliqué, mais là le problème que j’observais dépassait mes capacités à faire des modifications pour rectifier le seyant. Coup de bol, je suis tombée sur ce site (le même que je mentionne plus haut) qui m’a grandement aidée à identifier les modifications adéquates. J’ai donc suivi ce tutoriel pour adapter la pièce dos de mon Flint. En résumé, sur la pièce dos j’ai :
- agrandi la largeur de la pièce dos (la ligne bleue sur le schéma du blog clover)
- agrandi un poil la longueur de fourche et la largeur des cuisses (ligne rouge)
- j’ai essayé de garder au minimum l’écartement de la ligne jaune pour ne pas agrandir la pièce en hauteur (sur ma toile c’était tout bon), par contre j’ai mécaniquement augmenté la valeur des pinces (ligne verte).
Au final j’ai agrandi chaque pièce dos de 1,5 cm de large (bon au final il m’en aurait fallu plutôt 2,5 cm, je me suis rattrapée grâce aux marges de couture généreuses) au niveau des hanches.
Une fois ces modifications reportées sur mon patron, j’ai enchainé avec une toile portable dans un coton Stragier bon marché (moins de 10€ les 3 m pour une toile, je dis oui) pour valider les modifications. Et là, - insérer ici un chant divin -, c’était parfait. J’ai donc enchainé avec ma version finale ! La dernière modification que j’ai faite c’est de coudre 2 boutons supplémentaires complètement décoratifs sur la ceinture. Parce que j’aime la symétrie (on a les tocs qu’on a, je le vis bien).
Verdict
Ce pantalon je l’adore. J’ai plein de compliments à chaque fois que je le mets. Et le meilleur dans tout ça c’est qu’il est rapide et facile à coudre, une fois qu’il est modifié comme il faut. Il marque bien la taille (ce qui est flatteur si comme moi tu as une taille fine), et il est génial à porter en été.
J’adore tellement ce patron que je m’en suis cousu une autre version, dans un beau drap de laine marron, avec des collants et des talons, c’est dingo…